L’être humain, dans sa nature, nourrit toujours le désir de se former afin de mieux grandir. Pour cela, il se met toujours en route pour se rendre auprès de ceux et celles qui peuvent l’orienter. Même s’il est ce qu’il est, certaines choses en puissance ne traduisent pas encore le réel tant que l’être ne les met pas encoreen actes. Sachant tout cela, assoiffés par l’idée de vouloir passer en actes en attendant les moments justes, des élèves du Nouveau Secondaire 4 (NS4) ont été brûlés de désir pour se rassembler dans la cour de la bibliothèque Monseigneur Carl Edward PETER’S pendant deux jours sous l’invitation du Révérend Père Luxo LOUIS, le 27 et 28 janvier 2024, lors de la fête de saint Thomas D’Aquin.
Ces Jeunes, ayant la fougue de vouloir se réaliser, ont été suspendus aux lèvres de plusieurs conférenciers le premier jour de cette belle rencontre. Ils ont pris des notes, et ils ont eu le plaisir d’interagir en accouchant des réflexions bien aiguisées intellectuellement. Ce qui a fait penser que les jeunes ne doivent pas être observés seulement dans la perspective de leurs âgeschronologiques et dans les limites d’un système socio-politico-économique qui les astreint à vivre sans la moindre idée de comment se définit la personne humaine qui, selon John LOCK, est la totalité de pouvoir penser et agir en tout et partout, mais plutôt doivent être vus dans leurs différentes manières de penser, de percevoir et de concevoir. Car, le devenir n’est pas un chemin à sens unique tant que la personne en question ne se dirige pas ou ne s’oriente pas et tant que celle-ci ne se laisse pas former par ceux et celles qui la devance en sciences et en expériences.
Sachant que l’homme est un être pluridimensionnel, ces jeunes ont suivi une conférence basée sur affectivité et sexualité présentée par M. Nazaire LOUIS et Dr. Sherla ROMELUS, respectivement infirmier spécialisé en santé communautaire et médecin généraliste. Lors de cette conférence, après avoir défini les deux termes susmentionnés, ils ont pris des exemples concrets sous la réalité des jeunes du temps actuel. D’une part, ils ont échafaudé des réflexions de comportements sexuels contenant des risques, telles que : des jeunes qui se laissent emporter par l’excès d’alcool, de drogues et des orgies sexuels ou encore ceux qui pratiquent la polygamie…
D’autre part, ils ont mentionné certains points saillants permettant d’éviter les comportements sexuels périlleux, comme : avoir un objectif précis, planifier dignement afin d’atteindre l’objectif visé,éviter les mauvaises fréquentations et apprendre à se connaitre tout en se laissant former pour se défendre. Tous ces aspects clarifiés ont servi comme chemin pour dire aux jeunes que le mieux est de cultiver un comportement sexuel responsable, c’est-à-dire adopter des valeurs et des comportements de telle sorte qu’ils puissent grandir en améliorant leur vie que ce soit sur le plan émotionnel, sexuel et relationnel. Un tel sujet développé par ces personnels de santé a été un succès, vu que les jeunes ont mieux compris la réalité affective et sexuelle qui restent jusqu’à présent dans la majorité des cas qui se présentent dans le pays.
Quant à l’aspect spirituel de ce rassemblement juvénile, ledeuxième jour, le 28 janvier, ils se sont mis autour de l’autel du Seigneur afin de célébrer la SAINTE MESSE en faisant mémoirede saint Thomas d’Aquin.
Le père Francien BERNARD, curé de la paroisse sainte Anne aux Iles Cayemites, précisément à Anse-à-Maçon, à l’hesternus,(c’est-à-dire à la veille), lors de sa causerie, a établi la différence entre la théologie et la philosophie. « La théologie, c’est la foi qui est en quête de sa raison tandis que la philosophie, c’est la raison qui est en quête de sa raison » a-t-il mentionné. Puis, il a abordé la pensée morale de saint Thomas d’Aquin après avoir retracé sa vie.
Dans le sillage de sa réflexion, le prêtre a fait ressortir l’ipsissima verba du Doctus Angelicus que la morale est finaliste parce qu’elle n’est pas la fin en soi mais existe en vertu d’une fin suprême et naturaliste parce qu’elle se repose sur une anthropologie de la nature humaine précise et réaliste. Le Prêtre,dans ses approches, a relaté que la morale ne doit pas être substituée par la mode. Au sens clair, il a avancé ainsi :la morale est permanente tandis que la mode est éphémère. Dans le monde de ce temps, il serait mieux pour qu’une telle initiative pérennise. Car, la formation ne se transmet pas une fois pour toutes, mais en continuité et en tenant compte des signes du temps.
Aujourd’hui, la mode devient comme un projecteur allumé au milieu des ténèbres. Qui ne la voit pas ? Tout le monde la voit etcapte l’attention de la majorité de jeunes. En réalité, la mode n’est pas d’abord mauvaise tant que l’intention du pratiquantn’hypothèque pas sa dignité. Simplement, les jeunes ont besoin de comprendre, comme a relaté le père BERNARD, que la mode est éphémère. En ce sens, c’est infructueux de se laisser emporter.
Albert EINSTEIN a dit que le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. Observant la réalité actuelle, il convient de féliciter le Révérend Père Luxo LOUIS, directeur de la Pastorale des Jeunes du Diocèse de Jérémie, qui a parcouru des rues de la ville de Jérémie avec les jeunes, le 28 janvier 2024, criant contre la situation socio-politique de ce pays qui se dégrade de jour en jour. Il a fait ce qu’il a à faire pour sa part, mais quand Haïti inspirera confiance à ses fils vivant à l’intérieur ou l’extérieur ? En considérant la situation actuelle du pays, quand la République Noire sera bien vue à l’échelle internationale ? Ces questions peuvent paraitre simple, mais un pays en déséquilibre politique où l’insécurité est un plat quotidien à ne pas refuser et à ne pas rebuter, c’est commeun virus qui détruit à petit feu les fougues des jeunes. Ces derniers ont décrié la criminalité, l’injustice parce qu’ils voient leur rêvemenacés et bafoués.
Somme toute, c’est importantissime de continuer à investir dans la formation intégrale des jeunes pour qu’ils puissent faire face à la crise actuelle du pays en abordant les problèmes avec l’esprit critique sans oublier les enseignements spirituels qui aident à mieux maintenir une relation adéquate avec Dieu. C’est une obligation de comprendre que les réflexions des jeunes sont en adéquation avec leur dynamisme. Ils ont doit à la sécurité pour mieux préparer le futur. En ce sens, tenant compte de l’ébullition dans laquelle Haïti se trouve, quelle place donne-t-on aux jeunes, communément appelés avenir du pays ?