À Jérémie, l’ancien ministre du gouvernement Martelly-Lamothe a tenu des propos injurieux sur les organisations de défense des droits humains et les filles victimes de viols dans la grand’anse. Selon lui, les responsables desdites organisations et les victimes veulent tous augmenter leurs financements, qui dépendraient totalement des organismes internationaux. Aussi, ajoute-t-il, les filles ont été manipulées par ces derniers. Il a été sévèrement recadré par plusieurs cadres de la société civile.
Intervenant sur l’une des stations de radio de la ville de Jérémie, Radio Théra FM, dont il est le propriétaire, le natif de Jérémie appelle la communauté grandanselaise à tout mettre en oeuvre pour faire fuire les organisations de droits humains fonctionnant dans le département de la grand’anse, et réduire au silence les victimes de violences sexuelles, un comportement dans l’opinion publique jugé pas très amical de la part d’un ancien ministre de la République.
Pour Monsieur Théano les deux cas de viols enregistrés récemment dans la Grand’Anse, l’un commis par un vice délégué, confrère de l’ancien ministre, sur une fillette de 15 ans à Beaumont et l’autre perpétré par un inspecteur de police sur une fille de 16 ans, sont de pires mensonges et des scènes montées de toutes pièces par les organisations de défense des droits humains et parents des victimes, afin de forcer la main à d’autres organisations internationales de financer leurs projets. Pour Ralph, le simple fait que la victime soit une enfant en domesticité, rend douteux sa version des faits.
Cette sortie a rapidement suscité un tollé de la part de la majorité des jérémiens. Gaby Paul, une militante des droits des femmes, a rapidement dénoncé les propos de Ralph Théano. Selon elle, il n’est « pas crédible » pour critiquer le travail des organisations et les victimes. « je ne comprends pas la déclaration de ce monsieur, qui est accusé comme l’un des dilapidateurs des fonds de Petro-Caribe, il est une honte pour notre société. On parle de nos propres filles – nos familles, nos amies, nos voisines, nos collègues ou une connaissance. On parle des citoyens , qui sont violés chaque jours, majoritairement par les autorités locales, cela constitue une blessure dans notre société », a-t-elle déclaré.
Des propos répréhensibles tenus par l’ancien ministre ont été critiqués par Gerald Guillaume, coordonnateur de l’IDETTE, une organisation de défense des droits humains basée dans le département de la Grand’Anse. Il a rappelé au ministre que la constitution haïtienne prévoit que tous les gens sont égaux devant la loi et que personne ne devrait être discriminé. Les propos de Théano sont « répréhensibles sans équivoques ». Il a ajouté que ces propos sont dignes d’un homme privé de culture et sans éducation.
Pour rappel, ce n’est pas la première sortie brutale de l’ex ministre, en janvier 2013, alors en poste, il avait déclaré que les députés de l’opposition sont comme des terroristes arabes qui ont connu une jeunesse dysfonctionnelle, en faisant référence au passé des parlementaires de familles monoparentales .