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Lorsqu’on parle de la ville de Jérémie, on se réfère souvent à son surnom «la cité des poètes». Cette dénomination trouveson origine dans les pléiades d’écrivains, poètes originaires de Jérémie qui ont marqué les différentes périodes de la littérature haïtienne. On peut citer : Etzer Vilaire, Emile Roumer, Jean Brierre et René Philoctète. Il se peut que dans cette ville, la littérature soit la pratique culturelle légitime, c’est-à-dire celle pratiquée par les classes dominantes. Ces dernières ont tendance à généraliser leurs pratiques comme étant La pratique culturelle. Il existe ainsi un ensemble d’institutions qui alimentent cette tradition culturelle dans la ville comme des centres de lecture et culturels. Tous ces éléments visent à reproduire ces pratiques culturelleshégémoniques. Néanmoins, depuis 2006, nous constatons ladisparition et la reconfiguration de ces principaux centresculturels.

Parallèlement, il y a l’apparition et une émergence de nouvelles pratiques culturelles urbaines. Autrement dit, ces pratiques liées au mouvement hip-hop semblent schématiserune nouvelle tendance culturelle. A tel point qu’un site comme Wikipédia dans une présentation de la ville,mentionne que Jérémie est surnommée aussi « la Cité des Dexter » en raison nombre de rappeurs et de danseursrencontré dans la ville. Malgré toute la discrédité de ce site internet, une telle affirmation nous préoccupe parce qu’elle semble exprimer un changement dans les pratiques culturelles et de loisirs.

Tout en écartant une fausse opposition entre ces deux qualificatifs qui reflètent des pratiques culturelles différentesdans la ville de Jérémie, notre préoccupation est de déceler les fondements de cette nouvelle dénomination à savoir la « cité des Dexter ». Comment la ville de Jérémie comme étant la « cité des poètes » crée-t-elle des conditions à une nouvelle qualification de « cité des Dexter » ? Nous montrons dans ce papier la possibilité d’une redéfinition des pratiques culturelles et ludiques à Jérémie. Notre explication s’effectuesur deux aspects ; au niveau interne ou les conditions structurelles favorables au développement de ces pratiques et externe, c’est-à-dire le positionnement de ces pratiques au regard de la dynamique du système-monde.

D’abord nous établissons la relation entre le besoin social deloisirs et l’avènement des nouvelles pratiques, c’est-à-diremontrer que ces dernières constituent une réponse à un besoin social de loisirs ; ensuite nous expliquons comment ces nouvelles pratiques joignent la mondialisation de la culture par l’intermédiaire de Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication (NTIC) ; nous faisons enfin uneanalyse de l’émergence des pratiques de « danse hip-hop » dans la « cité des Poètes ».

Nouvelles pratiques de loisirs, une réponse au besoin social de loisirs

L’accès aux loisirs publics a toujours été limité mais il n’a pas été aussi criant dans la société haïtienne. Toutes les anciennes pratiques et espaces de loisirs ont quasiment disparus. L’offre en services sociaux dans les sociétés est fonction du mode d’organisation sociale. En effet, la jouissance des droits fondamentaux dans notre société reste un luxe pour les classes populaires. Du droit à une vie décente passant par le droit à l’alimentation pour aboutir au droit à l’instruction est une lutte de longue haleine dans Haïti Thomas. La fabrication du manque en dispositif culturel et de loisirs est structurelle. Elle est liée à l’orientation socio-historique de l’Etat en Haïticomme un outil répressif pour la majorité des Haïtiens. 

Dans le rapport entre le pouvoir et la population haïtienne, il existe une tradition de ne rien attendre de l’Etat pour combler les besoins fondamentaux. Ainsi, les générations post-86 ont développé des mécanismes pour palier au besoin social de loisir. Tous ces éléments nous permettent d’arriver à la définition de l’expression « nouvelles pratiques de loisirs ». Cette dernière est le nom que nous donnons aux pratiques de loisirs émergentes dans l’Haïti contemporaine. Cette notion désigne un ensemble d’activités de détentes, de divertissements et du développement personnel produit et consommé par une partie de ces générations. En général, Elles sont accessible économiquement, c’est-à-dire elles sont en accès libre. Elles sont souvent en relation avec la mondialisation culturelle par l’intermédiaire de l’internet et des medias sociaux. Certaines fois, ces activités imposent une appropriation des espaces publics surtout les espaces-rues.

Quant à Jérémie, elle a été une ville relativement animée. Ces animations culturelles ont été dans le domaine sportif et littéraire spécifiquement la pratique du football, du basketball et de la poésie. Ces éléments caractérisent des pratiques culturelles et de loisirs dans la ville. En effet, il existait des compétitions sportives comme les championnats interscolaire, intercommunal, local, etc. qui mobilisent une partie considérable de la population jérémienne. Les participants à ces activités sont de diverses générations et de couches sociales différentes ce qui facilite une certaine cohésion entre certains groupes sociaux à Jérémie. En outre, il y avait également des clubs littéraires en particulier des clubs de lecture et des troupes de théâtre comme le club de lecture de l’Alliance Française(CLAF) et la Société Jérémienne de Culture (SOJEC). Certains centres culturels à Jérémie tels que l’Alliance Française(AF) de Jérémie et le Centre Numa-Drouin(CND) alimentait ces pratiques.

Alors que reste-t-il de ces pratiques ? Certaines d’entre-elles sont en voie de disparition dans la ville. En effet, certains espaces et dispositif qui alimentait ces pratiques d’autrefois ne sont plus dynamiques ou sont quasi inexistants. Le dysfonctionnement du Centre Numa-Drouin (CND) est un élément considérable de cette situation. Ce centre a été le foyer de certaines traditions culturelles. A lui seul, il alimentait des pratiques de lecture, de cinéma et des arts plastiques, de bricolages et de spectacles culturels. Par conséquent, la situation actuelle de ces centres culturels est une condition favorable à l’émergence de nouvelles pratiques de loisirs. 

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Bien que le poids et le profil démographique de la population jérémienne soient modifiés, l’accès aux loisirs reste très limité voire réduit. Déjà, la ville a connu une extension de son espace vers des zones périphériques et une augmentation de sa population. En effet, en 1971 elle a eu une population de 17 642 habitants, dix ans après soit 1981, elle a eu 20 736 habitants (GODARD, 1983). Suivant les dernières estimations de la population, Jérémie compte une population de 42 388 (IHSI, 2015). L’âge moyen de la population haïtienne est de 25 ans. Environs 30% de la population totale est âgée de 25 à 24 ans (IHSI, 2015). Ces chiffres justifient une attente et un besoin des activités sociales, culturelles et instructives. Parce qu’ils dessinent une tranche d’âge relativement récréative et plus disponible à participer à des activités culturelles et ludiques. En supportant cette idée, le professeur Jérôme Paul Eddy LACOSTE (2015 :29) affirme que : «  les politiques de jeunesse concernent généralement l’éducation, les sports et loisirs, la formation professionnelle et l’insertion à l’emploi». Ces éléments nous permettent de porter un regard sur les pratiques de « danse hip-hop » à Jérémie comme nouvelle pratique culturelle et de loisirs.

Nouvelles pratiques de loisirs, jonction de la mondialisation culturelle néolibérale

Maintenant, pour comprendre le contexte externe favorable à l’émergence de nouvelles pratiques de loisirs, il est important d’inscrire la société haïtienne dans la dynamique de l’économie-monde capitalisme. En effet, la fin du siècledernier constitue un tournant dans l’histoire de la sociétéhaïtienne contemporaine, non seulement pour des raisons politiques avec le renversement du régime duvaliériste en 1987 et économiques avec la libéralisation du marché haïtien. Cette période est aussi importante pour comprendre certaine transformation au niveau culturel. Certains penseurs(LUCIEN, 2009) de cette période font économie des changements dans les pratiques culturelles et de loisirs suite à l’application des mesures néolibérale par l’Etat en Haïti. End’autres termes, ils ont très peu étudié les conséquences de ces mesures d’ajustement structurel dans le domaine culturel.

L’application de ces mesures politiques et économiques par le gouvernement de Duvalier en 1983 affecte les pratiques culturelles et de loisirs. En effet, ces mesures occasionnent l’envahissement de l’espace haïtien par des produits électroniques et ménagers déjà utilisés venant des Etats-Unis. Haïti est devenu un marché des déchets des pays du centre de l’economie-monde capitaliste, en particulier Les Etats-Unis.Tout un éventail de produit communément appelé « pèpè » ; « Rigan » ou encore « Kennedy » comme les télévisions, radios, jeux vidéo, games-boys, Nintendo, Xbox, Rock man, MP3 et des vêtements usagés sont entrés dans le pays. C’est dans cette situation que le professeur Franck SEGUY relate dans une conférence-débat que « Haïti est un pays ‘’épi-périphérique’’ ». En d’autres termes, le pays est périphériqueaux pays centre du système monde capitalisme comme les Etats-Unis et la France, puis périphérique à d’autres espacespériphériques comme la République Dominicaine. L’invasiondu milieu social haïtien par ces produits n’est pas sans conséquence sur les pratiques de loisirs des générations post-86. Ils constituent le support matériel pour la diffusion des cultures et mode de vie étasuniens et occidentaux.

Ces faits schématisent déjà le contexte de la mondialisation culturelle néolibérale. Celle-ci se définit comme « (…), un processus plus général que la globalisation économique qu’elle inclut, caractériséparla multiplication,l’accélérationet l’intensification des interactions économiques, sociales, culturelles et politiques, entre les acteurs des différentes parties du monde qui y participent de façon variable.» (TARDIF, 2008: 202). En d’autres mots, la mondialisation de la culture est le phénomène par lequel il y aune tendance à généraliser ou universaliser la culture des pays du centre dans les pays périphériques. La culture est devenue une marchandise que les pays du centre exportent. Ce phénomène met en jeu la question de la diversité culturelle. Il est également concomitant avec l’impérialisme culturel. Alors, l’avènement des cultures urbaines new-yorkaises dans la société haïtienne en est une illustration évidente. En outre, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) constituent aussi un canal de diffusion efficace de ces pratiques culturelles à travers l’internet et les medias sociaux (TARDIF, 2008: 203).

L’introduction du mouvement hip-hop étasunien en Haïti parait comme un prolongement apriori de la mondialisation culturelle. Ce mouvement a pris naissance dans l’Etat de New-York spécifiquement dans les quartiers populaires de Bronx dans les années 70. Il est considéré comme un mouvement contestataire parce qu’il est un mouvement qui lutte contre la violence sur les noirs américains. Puis il est un mouvement multidimensionnel ; culturel, artistique, idéologique et populaire qui se fonde sur deux principes : fraternité et partage. L’anthropologue Claire CALOGIROU(2005 : 4) résume clairement ce mouvement dans une phrase. Elle affirme que : « le terme hip hop désigne une culture-mode de vie qui englobe la musique des disc-jockeys (DJ), sur laquelle s’exprime les maitres de cérémonies (MC), la danse de rue, le graff, un style vestimentaire, un langage de rue». Bref, les quatre composantes de ce mouvement sont : le graff, le DjingMcing (le rap) et le street dance ou la dance hip-hop. Les espaces publics en particulier l’espace-rue sont le lieu privilégié de ces pratiques.

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Le mouvement hip hop s’est introduit en Haïti dans les années1980. Le contexte politique est une condition favorable à son avènement dans le milieu social haïtien. Il est marqué par la fin de la dictature duvaliériste. C’était l’ère de la parole libérée. Considérant ce facteur contextuel, le professeur Evenson LIZAIRE (2014) précise que : «(…), hormis l’influence des Etats-Unis et de la France sur ce pays caribéen dans un contexte de mondialisation de la culture ou de globalisation du marché, une proximité géographique (avec les USA) et linguistique (avec la France) aidant, d’autres facteurs ont à évoquer »(le gras est de nous). Ce mouvement a connu deux vagues dans le pays ; la première dans les années 80 et 90 avec des groupes et artistes comme Master Dji, Haïti Rap et Ragga, Original Rap Staff, Black Leaders, Masters et King Posse. Puis, la deuxième vague des années 2000 qui a popularisé ce mouvement. Il y a au moins trois blocs pouvant lier à cette propulsion du hip-hop en Haïti ; le bloc BPC (Bas Peu-de-Chose), de Delmas Fia et le DBA (Dènye Bout Anba). De ce fait, cette deuxième vague du mouvement hip hop en Haïti a fait beaucoup d’adhérents dans le pays.

Regard sur des pratiques de  «Danse hip-hop » dans sa singularité jérémienne

Espace périphérique, situé à environ 300 km de la capitale haïtienne, Jérémie n’échappe pas à la mondialisation de la culture. Il y a des pratiques culturelles venant des culturesurbaines américaines qui intègrent aussi la tradition culturelle jérémienne. La ville de Port-au-Prince constitue un intermédiaire entre les grandes mégalopoles mondiales et le reste du pays pour la pénétration de ces pratiques. Ce qui explique aussi la dimension multinationale de la capitale haïtienne. Le géographe Corinne PLANTIN (2009 : 241)supporte que : «La mondialisation des cultures urbaines occidentales est un phénomène qui n’a point épargné les villes capitales des petites Antilles. » Malgré cela concerne les petites Antilles, nous pouvons l’utiliser dans le cas d’Haïti.

C’est ainsi qu’une partie des générations post-86 dans la « cité des poètes » est attirée par le mouvement Hip-Hop en particulier le Rap et la danse hip hop. Ces deux pratiques culturelles ont bouleversé la ville de Jérémie. Ils représententun spectre qui hante la « cité des Poètes » et ils ont fait pas mal d’adhérents. C’est ce mouvement qui a propulsé le groupe Hatian Vybz et l’artiste Black Boy. Ils viennent de Jérémie et ils se sont reconnu dans quasiment tout le pays.

Les pratiques de la dance hip-hop se sont introduites dans la ville de Jérémie dans les années 2006 et 2007. Cette période marque également l’essor de la tendance musicale RAP dans la société haïtienne. Il y a un premier vague avec le danceur Pègèdès, venu de Port-au-Prince, il a livré plusieurs performances de street dance au mini stadium de la Place Dumas. Très vite, une partie des jeunes de la « cité des poètes » par leur souci d’innovation ont adopté ces pratiques de street dance. Presque chaque école de la ville a eu son équipe de danseurs qui performent lors des journées de couleurs. Alors, Pègèdès est un pionnier dans l’avènement et l’amplification de la culture de danse hip-hop à Jérémie.

Il y avait aussi un deuxième vague du  mouvement hip-hop à Jérémie dans la période de 2009 à 2012. Après la mort terrible des trois rappeurs du groupe Barikad Crew, les groupes RAP et la danse hip hop prolifèrent dans la « cité des poètes ». Cette deuxième vague commence avec le regroupement de certains danseurs. A l’époque, chaque groupe RAP est accompagné d’un groupe de danse. En 2009, ils ont créé le groupe Fire DanceCe dernier est l’un des premiers groupesde danse hip-hop dans la ville. L’année suivante, des membres du premier groupe ont donné naissance à Fire Flamme, un nouveau groupe. Ajouté à ces deux groupes, il y a aussi le « swaggy dance » et le « krazy dance ». Ce sont ces quatre groupes de la dance hip hop qui existent actuellement dans la « cité des poètes ». Ils livrent des spectacles annuels surtout dans les vacances de fin d’année.

Les pratiques de dance à Jérémie ne sont pas une copie du mouvement hip-hop étasunien. Ces pratiques de « dance », malgré certaine similarité se diffèrent de la « street dance »newyorkaise. En d’autres mots, les pratiquants s’approprient différemment ces pratiques culturelles et ludiques. C’est pour cela, Corinne PLANTIN (2009 : 242) précise que : « Bien que les cultures du hip hop, (…), soient originaires des Etats-Unis, elles ne sont pas développées dans les mêmes contextes sociaux et environnementaux». 

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Les éléments de différenciations sont surtout géographiques, sociologiques et politiques. Déjà, ces groupes de danses ontlocalisé au centre-ville spécifiquement à la rue Abbé Huet, rue La source Dommage, l’angle rue Hortensias Merlet et Abbé Huet et la rue Alexandre Pétion. Ce sont des zones plus ou moins huppées de la ville. Ces derniers ne proviennent pas des quartiers populaires. Sociologiquement, les pratiquants de « danse hip-hop » dans la « cité des poètes » sont d’origines de couches sociales moyennes et intermédiaires. En effet, ils ont tous accès à l’instruction et ils fréquentent les meilleurs établissements scolaires de la ville. Certains après leurs études classiques ont la possibilité d’intégrer une université privée à Jérémie ou à Port-au-Prince. De ce fait, ces pratiquants de la « street dance » ne sont pas d’origine des classes populaires. Ce qui nous permet d’analyser la dimension politique de leurs pratiques.

Politiquement, ces pratiques de « danse hip hop » ne s’inscrivent pas dans une logique d’opposition à l’ordre social existant. Leur adoption n’implique pas nécessairement un acte d’engament. Autrement dit, ces pratiques ne visent pas à déranger l’ordre social qui est caractérisé par un manque d’accès systématique des activités culturelles et ludiques. Les adhérents ne s’impliquent pas dans un processus de transformation de la communauté avec ces pratiques. Ils ne supportent pas jusqu’à présent aucun projet politique émancipateur pour la ville. Ils ne prennent pas dans leur chorégraphie une revendication spécifique liée aux catégories sociales défavorisées. Dans ce cas, ils dansent pour danser, pour le plaisir contrairement à la vision du mouvement hip-hop.

Si l’on tient compte des éléments de différentiation des pratiques de danse dans la ville de Jérémie développés ci-dessus comme la dimension géographique, sociologique et politique, nous pouvons déduire que ces pratiques culturelleset de loisirs malgré certaines similarités avec la culture hip-hop sont des « pratiques culturelles distinguées » à Jérémie.Dans ce cas, comment des catégories sociales moyennes et intermédiaires peuvent-elles embrasser des éléments culturels populaires ?

En guise de conclusion

Un nouvel ordre de loisir semble se dessiner dans la société haïtienne contemporaine. Il est important de remonter à la fin du XXème siècle pour comprendre ce changement parce que cette période est marquée par la libéralisation du marché haïtien et la démocratisation relative des nouvelles technologies de l’information et de la communication favorisant la conquête d’une partie des générations post-86 avec une appropriation des pratiques culturelles et de loisirsvenant des Etats-Unis. Cette conquête est possible à cause d’un manque structurel et systématique en offre des pratiquesculturelles et ludiques dans la société haïtienne. Puis, il y a également la disparition et le dysfonctionnement de certains espaces culturels et de loisir. Une observation de la dynamique sociale d’Haïti dès son origine à nos jours nous permet de formuler comme postulat; à tendances que les services sociaux font défaut au malheureux haïtien résultat de l’ingénierie du trio-prédateur (le gouvernement ; les classes possédantes et l’international communautaire), c’est à cette même tendance que ce malheureux crée et approprie des mécanismes de sauvetage afin de pallier à cette situation malheureuse. C’est dans cette logique que s’inscrivent les nouvelles pratiques culturelles et de loisirs dans la société actuelle. Même si elles ne remettent pas en question de manière explicite l’ordre social existant mais elles substituent à la carence d’espaces et de dispositifs culturels et de loisirsalternatifs.

Bibliographie sélective

CALOGIROU, Claire. 2005. « Réflexions autour des Cultures urbaines ». Journal des anthropologues [En ligne]. 102-103 |. Consulté le 19 avril 2019. DOI : 10.4000/jda.1414

CORINNE, Plantin. 2009. « La diffusion des cultures urbaines états‑uniennes dans l’agglomération de Fort-de-France ». Les Cahiers d’Outre-Mer [En ligne]. Consulté le 19 avril 2019. DOI : 10.4000/ com.5603

COULANGEON, Philippe. 2004. « Classes sociales, pratiques culturelles et styles de vie : le modèle de la distinction est-il (vraiment) obsolète ? ». Sociologie et sociétés[en ligne]. Vol. 36. N° 1. p. 59-85.

GODARD, Henry. 1983. Port-au-Prince: les mutations urbaines dans le cadre d’une croissance rapide et incontrôlée, Université de Bordeaux III. 340 p. (thèse de troisième cycle non publiée).

LIZAIRE, Evenson. 2014. « La résonance biographique du RAP : entre sens commnu et communauté de sens ». Le sujet dans la cité [en ligne]. N05. Pp. 201-213.

GLEVAREC, Hervé et Michel PINET. 2013. « Principes de structuration des pratiques culturelles : stratification et âge. Une révision du modèle de La Distinction ». Revue européenne des sciences sociales [En ligne]. 51-1 |. Consulté le 01 mai 2019. DOI : 10.4000/ress.234

IHSI. 2015. Population totale, population de 18 ans et plus ménages et densités estimés en 2015

LACOSTE, J. Paul Eddy. 2015. « Jeunesse et droits sociaux : pour une évolution nécessaire ». Cahier du CEPODE. 5|5. Port-au-Prince. Editions CEPODE. Pp. 19-40

LUCIEN, Georges Eddy. 2009. Espaces périphériques et économie d’archipel : La trajectoire contemporaine de la commune de Verrette (Haïti). P-au-P /Québec. Ed. UEH/CIDHICA. 2009.

TARDIF, Jean. 2008. « Mondialisation et culture : un nouvel écosystème symbolique ». Questions de communication [En ligne]. 13 |. Consulté le 30 avril 2019. DOI: 10.4000/ questionsdecommunication.1764

Auteur: Pierre Jameson BEAUCEJOUR

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