Le projet « Mobilisation communautaire pour la prévention des violences domestiques faites aux femmes et filles dans la Grand’Anse », exécuté sous le patronage de ONU femmes dans le cadre de l’Initiative Spotlight, s’est attelé, les 14 et 15 octobre 2020, à renforcer les compétences des enseignants de huit communes du susdit département sur le genre, les violences domestiques, les VBG et les masculinités positives.
La participation des enseignant(e)s, plus d’une trentaine avec une parité homme-femme, a même dépassé les attentes de l’organisation en charge de ces deux journées de formation, le Groupe d’Appui au Développement et à la Démocratie (GRADE), partie prenante à la mise en œuvre du susdit projet avec deux autres entités, PESADEV et PANOS Caraïbes, sous la supervision de ONU Femmes.
Ils venaient, des huit communes cibles du projet : Irois, Anse d’Hainault, Chambellan, Moron, Marfranc. Roseaux, Beaumont et Corail et ont été orientés durant les deux journées par quatre facilitateurs, deux hommes et deux femmes. L’un, Yvon Janvier, avocat et formateur expérimenté, l’autre, Christine Monquélé, respectivement, coordonnateur et responsable de communication de GRADE, puis Gérald Guillaume pour IDETTE, une organisation œuvrant contre la traite des enfants, et Gabrielle Paul, assurant la supervision pour PESADEV.
La méthodologie inclusive et participative adoptée par les formateurs a facilité l’apprentissage des enseignants qui y ont pris goût jusqu’à souhaiter que la formation aille au-delà des deux journées prévues.
« Quand j’ai reçu la lettre d’invitation par le canal de l’inspecteur de mon district scolaire, quoiqu’intéressé par le thème, je me suis dit une formation comme une autre », a souligné l’un des participants au micro de J-COM. « Mais, a-t-il tenu à témoigner, le savoir-faire des formateurs, les thèmes développés et les échanges avec mes collègues au cours des ateliers de travail, ont fait de cette séance une riche expérience qui m’a vu combler beaucoup de lacunes en matière de genre et violences sexuelles basées sur le genre ou VSBG ».
Comme beaucoup d’autres participants, il a ensuite dit avoir pris l’engagement de sortir de la « boîte de genre » dans laquelle l’avait enfermée la société à son insu, et qu’il est prêt à partager ses connaissances à peine acquises avec les membres de sa communauté, en particulier avec ses jeunes élèves.
L’une des enseignantes, de foi protestante, a confessé elle,qu’elle a été impressionnée par l’ambiance générale de la formation comme par son contenu. Comme beaucoup de ses collègues, elle a été notamment émue par la gravité de la situation dans la Grand’Anse à l’exposé des faits par le représentant de IDETTE, qui revenait d’une intervention comme invité du jour, sur radio Vision 2000. Elle a estimé que cet atelier à lui seul du fait de son contenu peut amener beaucoup à se défaire de leurs préjugés en matière de genre. Par conséquent, il devrait être réalisé à une plus grande échelle.
La rédaction de J-COM tient à souligner que cette séance de formation a lieu à un moment où le département de la Grand’Anse connaît un chiffre record en termes d’agressions sexuelles et de cas de viols, en particulier sur des mineures. Pour rappel, le cas qui défraie actuellement la chronique, rien que dans un établissement scolaire, à Beaumont, quarante une (41) jeunes filles, dont la plupart sont mineures et sont des victimes de viols commis par des adultes, se sont retrouvées enceintes à la même période. La justice et les organisations de droits humains suivent actuellement le dossier.
Tout cela justifie grandement cette Mobilisation pour la prévention des violences faites aux femmes et filles dans la Grand’Anse. Lancée à Jérémie, les 24 et 25 septembre 2020, dans le cadre de l’Initiative Spotlight, ce projet vise, entre autres objectifs, la protection et la promotion des droits des femmes et des filles, particulièrement l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles, la promotion des normes et valeurs sociales protectrices des femmes et des filles contre les violences, surtout au niveau communautaire et au sein des familles.