Situé sur la route de bordes à proximité de l’hôpital Saint Antoine de Jérémie (HSA), le complexe Administratif est inauguré en août 2009 par l’ancienne première ministre Madame Duvivier Pierre Louis. L’enceinte de ce bâtiment qui abrite la majorité des services de l’Etat, est transformée en une vraie boîte de nuit pour les fêtards.
Entre 10 à 20 mille gourdes pour avoir accès à l’espace
Depuis son inauguration, selon les informations dont nous disposons, le complexe administratif de Jérémie n’a toujours pas à sa tête un.e administrateur.trice qui pourrait aider à gérer et entretenir l’espace à bien. Par conséquent, le bureau de la délégation grand’anselaise devient le seul responsable de l’espace. Pourtant le niveau de salubrité et l’état piteux des toilettes de ce dernier ne laissent pas indifférents les visiteurs. En effet pour trouver une autorisation d’accès à l’espace, afin d’organiser une soirée où le plaisir cool à flow, un montant de 10 à 20 mille gourdes est réclamé aux organisateur.i.ce.s par les responsables de ladite délégation.
Il faut noter que depuis après le décès de l’ancien représentant de l’exécutif, M. Jean Claude Bontemps, nommé par l’ancien président Jovenel Moïse, aucune autre personne n’a pu être nommée à sa place à la tête de la délégation de la Grand’anse. Le secrétaire général, César Louissaint , s’est positionné comme étant le numéro un de ladite délégation.
Exposés aux bruits, parents et patients à l’HSA, s’en lassent
Autoriser l’accès aux organisateur.i.c.e.s et fêtards à cet endroit n’est pas sans conséquences sur les nuits des malades de l’HSA de Jérémie. Il n’est pas rare pour les parents et malades de subir des niveaux de bruit à forte décibel. Ils se disent fatigués de ces nuisances sonores des Dj, chaque fin de semaine. « A chaque nuit, pour la période de fin d’année, je ne pouvais fermer les yeux. Pendant des heures, j’ai eu cette sensation, comme quoi le haut-parleur était tout près de mon lit. Et je me souviens que j’avais une forte douleur », déclare Sarah, une ancienne malade.
Parallèlement, Dr Simon a pris le soin de rappeler pour nous les conséquences des bruits ambiants dans un hôpital : « Ces bruits peuvent affecter la capacité des patients à se reposer, à guérir et à récupérer. L’exposition au bruit est en effet liée au développement de la psychose, à l’augmentation du stress, à une sensibilité accrue à la douleur, à l’hypertension, voire à l’apparition deproblèmes de santé mentale chez certains patients ». commente le médecin.
Les employés, eux aussi, déplorent la situation
Outre les malades, nombreux sont des employés qui se plaignent de ces activités nocturnes au sein du complexe administratif. Au lendemain, dès notre arrivée sur le lieu de travail, nous constatons un désordre total dans l’environnement des bureaux. La cour et les couloirs sont pavés de tessons de bouteilles, des préservatifs et des déchets de toutes sortes, regrettent nos interlocuteurs.
« Ce genre d’endroit est comme une sorte d’archives. Des dossiers administratifs sont gardés à l’intérieur. Vous vous imaginez un incendie s’est déclaré à cause des négligences des fêtards ? Les locaux de l’hôpital vont sûrement payer les frais. Et cela pourrait affecter aussi le département », commente un observateur avisé.
Pendant ce temps, des promoteurs font l’éloge de la proximité du complexe avec le centre-ville. Ils évoquent l’idée que les jeunes, cibles principales des organisateurs, aiment ces moments de plaisirs non loin de chez eux.
En général ce genre de soirées payantes dure toute la nuit pour prendre fin jusq’à l’aube entre 4h ou 5h du matin. Il faut absolument mettre fin à cette pollution sonore tout près de l’hôpital. Il faut encourager d’autres activités plus saines, au sein du complexe, des formations sur des droits humains, des conférences, qui visent l’épanouissement des jeunes, pour le bonheur de tous.