Je n’ai aucun souvenir de toi me ramenant à ma prime adolescence. Pourtant, je me rappelle très bien les lettres que je remettais, en cachette, à Jacques ou encore de ces temps quant Ti Roro Jeudi s’agrippait une excellence héritée un peu partout aux arts et de Gérard Charles deux êtres exceptionnels et hors-pairs que Jérémie a engendrés et a vus grandir en devoir de les amadouer par respect et en hommage à leur maîtrise rarissime, vénérée et combinée du sport, de la musique, de la facilite et de l’éloquence du verbe en des langues académiques. J’ai bonne mémoire de l’élégance de Bradley … un fier et majestueux tout jérémien que des proches, Adrien, d’autres de ma génération et moi avons fait leurs motifs de curiosité. Et, on se battait pour accompagner Erick en prenant ses chaussures de foot-ball qu’il portait aux parties d’entraînement pour des matches électifs et compétitifs. Alex, lui représentait pour nous une voix, cette voix avenante qui allait ouvrir et indiquer la voie d’un certain art à Franckel, à Hersto, à Riquet et j’en passe.
Mèt Ronald, je ne me rappelle pas de ton retour dans notre ville, notre alma mater, quand tu es revenu en conquérant, bâtisseur de cerveau et sculpteur du savoir. Du Collège Saint-Louis au vieux lycée à côté de Maître Divers et du voisin Ti Bourdeau, tu nous poussais au dépassement et fournissait un même dévouement à la grande renommée du Collège Etzer Vilaine ! Tu étais aussi et loyalement, forgeur de conscience tant pour Assotor grand’anselais que pour l’UJDCGA et Jeunesse-Culture avec tes conseils discrets d’humble accompagnateur et de modeste mentor.
J’ai mémoire, nous étions toujours ensemble, en ce début de cette année quand nous regardions, relisions, devisions et projetions notre patelin sur les scènes d’aujourd’hui. On avait de quoi à faire méditer et de quoi rêver ! Je me rappelle de cet après-midi inoubliable quand, à Papa Mercier et à toi, je vous ai présenté le Professeur Manigat. Merci de ta loyauté à cet idéal que nous avons, pendant plus d’un quart de siècle, défendu et dispersé.
Mèt Ronald, Jérémie, ta ville, regrette de n’avoir pas pu, sur les épaules de tes élèves et de ton monde, te rendre les honneurs dus, de fait et debout, à ta notoriété. On aurait baladé avec tes dépouilles autour de la Place Dumas. Le Jérémien que tu es a su faire sienne la devise du Général qui a cinglé le visage pédant de Napoléon en lui apprenant que le léopard ne change pas de peau et qu’aussi, l’honnête homme ne change pas de conscience.
Mèt Ronald, je brûle l’aloès et la myrrhe à ta célébrité ! Les colonnes éprouvées se sont raffermies ! L’Arche est allumée sur les quatre directions ! Les batteries retentissent ! Pars en paix ! Notre dernier échange reste à jamais dans mon cœur … en éternelle mémoire d’un fleuri bavard, affable, vertueux, fructueux, profitable et porteur irréductible d’un testament insécable !
Janin LÉONIDAS.