Jérémie, 18 août – Un nouveau chapitre s’ouvre pour la Grand’Anse avec le lancement officiel de l’Institut de Leadership et d’Action Humanitaires (ILEAH), une initiative pionnière destinée à élever le niveau de préparation et de réponse aux crises humanitaires dans le département de la Grand’Anse, Sud-Ouest d’Haïti. L’événement, marqué par la présence des médias, des professionnels d’horizons divers, acteurs de la société civile active et des autorités locales, a été pour l’entité nouvellement créée,l’occasion de poser les jalons d’une collaboration étroite entre les acteurs humanitaires et les communautés qu’ils servent.
L’ILEAH, vers le renforcement des compétences locales en action humanitaire
L’ILEAH, fruit de la vision du Dr en droits humains, Yvon Janvier, a été présenté avec faste devant un auditoire composé d’autorités locales, de partenaires et de citoyens engagés et intéressés. Dr Janvier était entouré d’une équipe dynamique incluant des professionnels aux compétences diversifiées, dont des fonctionnairesd’institutions œuvrant dans les domaines des premiers secours et soins d’urgences et de la gestion et prévention des risques de catastrophe dans le département de la Grand’Anse, avec l’un des membres du staff actuellement hors du pays pour des raisons professionnelles. L’intervenant a expliqué, dans ce qu’il a appelé une causerie, la raison d’être de l’institution, sa mission, sa vision et ses objectifs.
Dans sa mise en contexte, Dr Janvier, en a profité pour signaler, en citant des sources officielles combinées, comme l’OCHA et l’OIM, la gravité de la situation humanitaire en Haïti, avec « en 2024 environ 5,5 millions d’haïtiens en situation de besoin d’une assistance humanitaire », incluant seulement une parcelle des « prèsde 600 000 personnes déplacées internes, donc à l’intérieur du pays », à cause de la violence exponentielle des gangs depuis 2020 à date. Ce qui a amené Dr Janvier à demander à l’auditoire de convenir avec lui que : « Haïti, face à des catastrophes naturelles, et d’origine humaine, dont la pauvreté et la violence, ce qui, d’après l’intervenant, nécessite une réponse humanitaire robuste. Or, a précisé M Janvier, « l’absence de compétences spécialisées entrave cette réponse, soulignant l’urgence de former des professionnels qualifiés via un centre d’études dédié à l’humanitaire. » Ce qui justifie la raison d’être de l’ILEAH dont la vision consiste à « former des leaders susceptibles de transformer les populations haïtiennes en des modèles d’humanité et de résilience ». Par la suite M Janvier a répondu aux questions de l’auditoire qui en a profité, comme requis par l’intervenant, de faire des suggestions.
Une initiative pionnière ?!
L’accueil du public a été résolument positif. M. Carl Antoine, représentant de la Délégation Départementale, a exprimé son soutien en indiquant l’urgence et la nécessité de telles initiatives pour la population locale et les professionnels, souvent non familiarisés avec les thématiques humanitaires. Il a aussi évoqué, comme tous les intervenants après lui, l’impact spécifique de l’institut pour la communauté. Le représentant du MENFP-GA lui a fait écho en demandant si ce n’est pas la première initiative du genre en Haïti, soulignant qu’à sa connaissance, il n’a jamais entendu parler de l’établissement dans les pays d’un centre d’études spécialisé comme l’ILEAH dans la formation de ceux désirant faire carrière dans l’humanitaire. La mairesse de Jérémie, Mme Sylmata Pierre, a également salué l’initiative, soulignant son importance pour les collectivités territoriales déjà dépassées, tant en termes de ressources humaines qualifiées que d’infrastructures pas les fréquentes catastrophes enregistrées dans leurs communautés respectives. Une jeune participante a témoigné de l’impact immédiat de l’ILEAH, avouant n’avoir eu aucune connaissance préalable de l’humanitaire et a sollicité une session spéciale pour les jeunes.
Partenariats Stratégiques et Soutiens en vue du bien-être collectif
Parmi les premiers partenaires de l’ILEAH figurent la Direction de la Protection Civile au niveau départemental, représentée par Mme Christine Monquélé, la Croix-Rouge Haïtienne, représentée dans la Grand’Anse par M WisletGay, et l’OFATMA par Dr Waly Turin, tous faisant partie de l’équipe ayant donné son support à l’initiative. Ces collaborations sont, selon ce qu’a confié le principal intervenant, le socle sur lequel l’Institut envisage de bâtir d’autres relations stratégiques avec des institutions nationales et internationales ainsi que des ONG spécialisées dans l’humanitaire ou tout simplement soucieuses du bien-être de l’humain en général.
Le lancement de l’ILEAH représente, selon un témoignage d’un participant qui souhaite la pérennité du projet, un espoir tangible pour le département de la Grand’Anse. En ce sens que cet espace de formation et de recherche devrait mieux armer les communautés pour faire face aux défis humanitaires grâce à un engagement local et éventuellement international renforcé. Des défis qui emportent parfois la vie de ceux, les acteurs humanitaires, venus sauver des vies. Aussi, tout au début de l’activité une minute de recueillement a été observée pour honorer la mémoire de ces victimes, ces héros modernes, qui ont vu les Nations Unies leur consacrer le 19 août comme journée mondiale de l’humanitaire, à la suite de l’effroyable attentat à la bombe survenue à Bagdad, le 19 août 2003, et qui avait coûté la vie à 22 travailleurs humanitaires.
Avec ses objectifs clairs et son approche collaborative, l’ILEAH est bien parti pour devenir un pilier central dans le développement de la résilience communautaire et de la gestion des crises dans la Grand’Anse, en Haïti.