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Blues pour Anne Sherka Florvil


Il me monte en tête une triste chanson qui évoque des étoiles qui s’éteignent à jamais. Elle est morte la rose. Celle qui a fait pleurer Malherbe dans sa consolation à Dupérier. Non non Anne, tu ne peux pas mourir. Tu t’en va avec toute une ville au fond de toi. Quel est ce pays qui absorbe les rêves de ses tendres enfants?
La nouvelle m’arrive via Facebook,telle une bombe atomique. Je regrette Anne, de n’avoir pas eu la chance de t’offrir cette ville, faite de pluies et d’oiseaux. J’ouvre mon téléphone . La nouvelle est tombée. Jérémie s’estompe de douleur. Anne Sherka est morte, avec un coeur rempli d’amour et une âme indignée. Anne, tu vois combien je pleurs. Reviens mon amie. On va construire ensemble un monde moins cruel.
Tu me l’avais dit Annie et je te traitais de folle. J’écoute encore ta douce voix au téléphone me disant:“ JJ il faut que je sorte du pays, si non je mourrai mon chéri“. Je me souviens tavoir répondu : non Anne ne meurs pas, j’ai besoin de toi. Et toute ma vie, j’en aurai toujours besoin.
Je te taquine à l’idée qu’on se mariera un jour. Toi, tu ne laisses jamais passer une occasion de me rappeler, que je n’aurai quand même pas, toutes les belles femmes au monde. Et en plus, j’ai été en couple avec l’une de tes camarades de promotion. On partageait un oncle en commun. Le frère de ma mère et aussi de la tienne.


Tu le savais, tu étais belle Anne. Avec toi, on a toujours une parole à porter, des étoiles à cueillir. Ia semaine dernière, tu m’as demandé de ne pas te laisser mourir dans cette merde qu’est devenu le pays. Je fonds en larmes. Je me sens coupable Sherka, de t’avoir laissé mourir si vite. Tu t’es bien battu championne. Il fut un temps que tu luttais avec ardeur contre cette maladie. Je ne peux pas tout dire dans ce texte mon amie. Il nous faut un peu d’intimité.


Reviens Anne, je ne me lasserai jamais de te le demander. Où est donc ce projet-livre,pour aider les enfants épileptiques ? Tu as voulu que je le préface. Je suis en exil Anne. Je te l’apprend encore une fois. Et je n’en suis pas fier. Toi aussi t’as voulu me rejoindre. Laisser tomber la faculté de médecine. car, le pays est devenu invivable. Tu n’as pas pu continuer à supporter, cette laideur. Ce que ces salauds ont fait de notre pays. Tu n’es pas morte chère, le pays t’a assassiné. Ce dont j’ai admiré le plus en toi, est que tu savais t’indigner.


Reviens Anne, comme dit la chanson de Barzotti:“ là haut, il n’y a rien à voir. Reste avec nous, reste avec moi“. Tu es partie pour un si long vogage, sans même te soucier de l’enigme du retour. Je ne cesse de pleurer. De t’imaginer sur la cour du collège st louis entrain de courir, de rire et de jouer avec les autres. J’étais en philo. Toi en neuvième année fondamentale.


J’ai toujours adoré ta promotion. Avec des filles si charmantes, brillantes et élegantes. Des vraies têtes de Bronze. Je décide que vous soyez mes filles. ( Christelle, Jemima, Roodaelle, Albertine, Christie ). Quand tu te veux taquine, tu ne te lasse pas de me rappeler que ta promotion m’a donné, non seulement des petites filles chéries, mais aussi l’amour de ma vie. C’est une plaisanterie que j’ai toujours adoré.


On se fache parfois, quand tu voulais m’embarquer dans tous tes projets. je ne saurais partir à ton rythme. Tu en avais trop. Même un club pour faire la promotion de la langue créole. Quand j’ai appris la nouvelle de ta mort, je voulais du coup, t’écrire un poème pleins de fleurs. Dieu sait combien tu

aimes les fleurs mon amour. Mais, tu dois me comprendre Anne. Je n’ai pas eu le courage d’offrir des fleurs à une femme qui danse à ton rythme.
On a partagé ensemble l’amour de jérémie, du collège sacré coeur et Saint louis. On est tous deux membres de l’ AJUDG et de Destination Azur de l’ami Sergio Alexis. Parlant de cet ami commun, il m’arrive de penser à notre dernière rencontre. On a voyagé ensemble sur la voiture Privée d’Eddy Jackson Alexis, il a crû que tu étais ma fiancée. Car, tu as passé la nuit du voyage à dormir sur mes jambes. Je t’aime Anne, je t’ai toujours aimé. Heureusement, j’ai appris très tôt à dire je t’aime, à tous ce que j’aime, pendant qu’il est temps.


On est arrivé fort tard, dans la ville des poètes. On t’a déposé à l’entrée de ta maison. Ta mère(Madame Bernardin) était venue te chercher. Si fière de toi. Comment elle va faire, pour vivre sans ta présence? Tu aurais dû penser à ça Anne. Tu nous a laissés dans une profonde tristesse. Je me souviens encore une fois de ce voyage. On a mangé, bu et rigolé sur la route. Maintenant, tu as choisi de poursuivre toute seule ce long chemin, en quête de joie et d’humanité. Tout en me chuchotant à l’oreille, cette douce chanson de léo Férré que j’adore “ avec le temps va tout s’en va“.

JEAN James Junior Jean Rolph.

JJJJROLPH……

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