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La difficile quête d’un terrain pour implanter un site de décharge à Jérémie

Depuis 3 ans déjà, le Ministère de l’Environnement (MDE) en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ont lancé le projet de renforcement du système de gestion des déchets solides en Haïti. Ce projet financé par le Japon à hauteur de 8 millions 500 mille dollars américain, visait à renforcer les capacités des communes de : Mirebalais, Ouanaminthe et Jérémie. Il avait pour objectif d’implanter un site de décharge et de traitement des déchets solides dans chacune ces régions. Malheureusement, la commune de Jérémie risque de perdre cette opportunité vu la quasi-impossibilité à trouver un terrain pour l’établissement de ces infrastructures.

Grand perdant à cause de sa position géographique

Contacté par l’équipe de JCOM, le maire Claude Harry Milord révèle que plusieurs études ont été réalisées en ce sens. Mais, toujours selon lui, les chercheurs du PNUD et du MDE ont conclu qu’il est difficile, voire même impossible d’implanter un site de décharge à Jérémie. Questionné sur les causes de cette difficulté, il répond : « Des visites de terrain ont été réalisées afin de trouver un endroit sûr, capable de recevoir les infrastructures, respectant les normes environnementales et climatiques, mais en vain », répond le premier citoyen de la ville de Jérémie.

Autres causes évoquées par M. Milord, « plusieurs sites envisagés partagent une courte distance avec les rivières et les côtes. Dans les hauteurs ils sont exposés à une forte intensité de vent, il fallait les éliminer toute de suite de la liste de sélections. Dans le cas d’un site situé dans les parages de l’aérogare de Jérémie, en plus de cela, il a fallu également prendre en compte les espèces des oiseaux migratoires », a confié le maire.
«Certains sites, à la campagne, ont une nappe phréatique. Pour éviter l’empoisonnement des bassins d’eau, ils ont été abandonnés », regrette M Milord, qui dit s’être donné à fond pour que sa ville bénéficie de ce projet, mais en vain, ajoute-t-il.

La direction départementale du MED fait le point

Parallèlement, Kelly Macxa, le directeur départemental du MED dans la Grand’Anse, rejoint par téléphone, fait le point pour le journal. « L’équipe de MED et du PNUD ont effectué 13 visites de terrain pour voir la faisabilité de ce site de décharges. Dans un premier temps, il était question de trouver un terrain. Chose qui est devenue difficile à cause de notre position géographique, nous sommes exposés à des rafales de vent, des conflits terriens sur les sites trouvés à la campagne, etc. », explique le directeur.

« Dans un second temps, il fallait trouver une alternative. On a discuté de la restructuration de La Saline, site qui se trouve à l’entrée de la ville de Jérémie, a quelque pas de la rivière Grand’Anse, ou les habitants déversent quotidiennement leurs détritus ».
Lequel site va recevoir toutes sortes de déchets, et à partir de là, grâce aux autres centres de triage installées dans les autres communes, on ira faire le tri. Ce qui veut dire une gestion de déchets de façon inter communale. Mais le problème c’est que la Saline peut causer aussi des problèmes environnementaux, à cause de sa proximité avec la rivière, dit Kelly Macxa qui profite pour lancer un appel à la conscience. Il semblerait que des propriétaires des terrains trouvés, surtout dans des zones reculées du département, exigent des sommes exorbitantes pour l’acquisition de ces portions de terre.

Pendant ce temps le service voirie est dépassé par des immondices

A en croire le responsable du service de la voirie de Jérémie, M. Villefranche Pompée, le manque de moyens financiers pour payer à temps les employés, l’absence d’équipements modernes et d’un site de stockage, sont les principales causes de manque de capacité de gestion des déchets solides du service de la voirie de la commune de Jérémie.

Pour M. Pompée, qui dit se sentir abandonné par l’Etat central, le service continue d’exister grâce au soutien du PNUD. Ce dernier a aidé à faire l’acquisition de deux camions de ramassage d’ordures et un backup loader. « Malgré tout, parfois c’est avec beaucoup de difficulté qu’on trouve le moyen pour faire le plein ou du moins payer les employés », a conclu notre interlocuteur qui croit fermement que l’aide d’autres secteurs, outre que l’Etat, aiderait beaucoup la performance de service voirie.

Pendant ce temps, faute d’une éducation appropriée, les rues et les maisons des ménages sont dépourvus de poubelles. A certains quartiers, les intersections, le marché public, se transforment en décharges publiques où des piles d’immondices dégageant des odeurs nauséabondes, nuisibles à la santé de la population.

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