Depuis plus d’un mois, la ville de Jérémie se trouve sous la prise d’une énorme difficultés liées à des perturbations dans la circulation de l’argent, suite aux tensions autour de l’aéroport de Guy Malary à Port-au-Prince, principal lien aérien entre la capitale et la cité des Poètes. Cette situation a entraîné une diminution complète des vols assurant le transport vers la cité, forçant ainsi les banques et les maisons de transfert à restreindre le montant des transactions. Si certains bureaux de transfert sont ouverts, d’autres restent fermés jusqu’à ce que la situation revienne à la normale.
Les conséquences de cette crise de liquidité se font sentir à tous les niveaux de la société. Les commerçants peinent à effectuer leurs transactions, les travailleurs voient leurs salaires bloqués et les familles rencontrent des difficultés pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
Marie, une jeune femme épuisée d’espoir, a partagé son expérience : « Je suis venue chercher deux transferts, l’un venant du Chili et l’autre du Canada. On m’a informée que je ne pourrais accéder qu’à l’un d’eux, et que si le montant dépasse 70 dollars, cela serait impossible de me tout donner. J’ai récupéré 50 dollars et j’ai rendez-vous le 2 mai pour récupérer le reste. D’autres personnes reçoivent 100 dollars, mais elles ont également récupéré 50 dollars et ont un rendez-vous pour un jour ultérieur. Ils ont dressé une liste contenant les noms des personnes avec leurs montants respectifs.
Rose, technicienne en laboratoire, a également exprimé sa frustration : Depuis deux semaines, je me bats pour récupérer 50 dollars envoyés par mes parents. Chaque fois que j’y vais, ils refusent de me les remettre et ils ne me donnent aucune précision sur la manière ils procéderont.
Une autre personne, souhaitant rester dans l’anonymat, a partagé son témoignage ainsi: La semaine dernière, j’ai tenté de faire un prélèvement, mais j’ai été contrainte de payer 700 gourdes à un « racketteur » pour accéder pleinement à mon transfert. Avant moi, ma mère était venue faire la même chose, elle a dû payer 1000 gourdes à un « racketteur » pour pouvoir faire la transaction.
Ces récits mettent en lumière les défis quotidiens auxquels sont confrontés les habitants de Jérémie en raison de la crise de liquidité, soulignant ainsi l’urgence d’une action pour rétablir un accès sûr et équitable aux services financiers. Cette situation suscite une intervention de solution rapide et efficace de la part des autorités locales et nationales pour protéger les citoyens de Jérémie contre toutes les conséquences néfastes que cela peut entrainer.