Ce week-end, alors que le cyclone Melissa s’abat sur Haïti, déchaînant pluies diluviennes, vents violents et inondations, la ville de Jérémie fait preuve d’une mobilisation exceptionnelle. Malgré des conditions météorologiques particulièrement difficiles, la population s’est rassemblée massivement pour réclamer la libération de John Cadafy Noël, figure emblématique d’un combat contre les dérives judiciaires.
Le département de la Grand’Anse , déjà vulnérable, a été placé en alerte rouge par la Protection civile haïtienne, soulignant la gravité de la situation sur le terrain. Pourtant, cette alerte n’a pas empêché plusieurs centaines d’habitants, issus de toutes les couches sociales, de braver intempéries et risques pour exprimer leur colère.
John Cadafy Noël a comparu le mercredi 22 octobre devant le tribunal correctionnel de Jérémie, présidé par le juge Litan Saintelus. Selon l’ordonnance du juge d’instruction Marc Donald Janvier, il a été renvoyé simultanément devant deux juridictions distinctes : le tribunal correctionnel et le tribunal criminel sans assistance de jury. Cette double procédure a été dénoncée comme irrégulière par divers observateurs, jetant une ombre sur le respect des procédures judiciaires dans cette affaire.
Ralph Simon, journaliste et PDG de JCOM, a témoigné de la fermeté des manifestants :
« Nou nan lari pou yon sèl objektif : mande liberasyon Cada. Apre tout simagri yo fè nou fè, nou te dakò pou Cadafy ale jije devan jistis peyi nou. Li ale, yo imilye nou, jij vire dol sou nou, sou Cadafy, jiskaske li retounen nan prizon pou kò l. » Il a insisté : « Nou pap retounen devan lajistis ankò. Swa Cadafy soti nan prizon, swa vil la bloke pou tout rès lavi nou. »
Arthur Polycarpe, proche de John Cadafy Noël, a également exprimé leur refus de voir son cas devenir le prétexte à des conflits institutionnels : « Nou pap dakò pou Cadafy peye konsekans konfli ki genyen ant pakè a ak tribinal premye enstans lan. Mèsi a tout moun ki te vini randevou lendi a. » 
Cette vaste mobilisation au cœur d’une tempête illustre la détermination de la communauté de Jérémie à faire valoir ses droits et à s’opposer aux dysfonctionnements perçus des institutions judiciaires.
Entre l’incompétence et l’injustice semble s’être installée une médiocrité tacite, amplifiant le ressentiment de la population. Il est impératif que la justice réponde de manière claire et transparente, en procédant à une révision rigoureuse des éventuelles erreurs professionnelles, afin de garantir l’intégrité des principes de justice et d’équité.
 
								 
															 
															




