Le 12 novembre 2024 marque le 60e anniversaire de la mort tragique de Marcel Numa, 21 ans, et de Louis Drouin Jr., 31 ans. Ces deux jeunes combattants politiques, originaires de Jérémie, furent exécutés publiquement contre le mur nord-ouest du cimetière de Port-au-Prince. Leur exécution, orchestrée par les sbires de “Papa Doc” Duvalier, visait à terroriser la population et à décourager toute tentative de rébellion contre le régime dictatorial des Tontons Macoutes.
Ces deux hommes, membres du groupe Jeune Haïti, avaient osé défier le pouvoir totalitaire en lançant un appel à la liberté. Leur geste héroïque, bien que brutalement réprimé, est un symbole de résistance dans l’histoire haïtienne. Ce groupe, déterminé à libérer Haïti de la tyrannie, paya un lourd tribut pour ses idéaux : parmi les victimes de cette lutte figurait Yvan Laraque, chef du commando Jeune Haïti, abattu dans les montagnes du sud d’Haïti.
La scène de l’exécution, en présence de jeunes enfants et de milliers de spectateurs contraints, reste gravée dans la mémoire collective. Les corps de Numa et de Drouin furent laissés en exposition plusieurs jours durant, renforçant la terreur que le dictateur voulait imposer. Ce n’est qu’après l’intervention d’un ambassadeur africain accrédité en Haïti que les cadavres furent finalement retirés.
Aujourd’hui, 60 ans plus tard, la mémoire de Numa et Drouin rappelle l’importance de la lutte pour la liberté et la démocratie en Haïti. Leur sacrifice continue d’inspirer les générations actuelles et futures dans la quête de justice et de liberté.