Le carnaval reste et demeure depuis toujours l’ambiance la plus populaire du pays. Des Haïtiens vivant à l’extérieur ou à l’intérieur du pays ne négocient pas les trois jours gras sous aucun prétexte, sans compter les dimanches qui les précèdent.
Les festivités carnavalesques de cette année 2024 a connu une tournure tout à fait particulière. A cause des troubles socio-politiques que traverse le pays, les manifestations anti-gouvernementales ont pris le dessus sur cette ambiance populaire. Malgré cela, cent quatre-vingt-dix (190) millions de gourdes du trésor public ont été décaissés sur tout le territoire, a rapporté Radio Métronome le 18 février 2024.
La ville de Jérémie, pour sa part, a reçu sept (7) millions de gourdes pour une festivité carnavalesque irréalisable. La cité des poètes étant en effervescence, depuis le début du mois de janvier avec les portes des écoles fermées, ne voyait pas le sens de cette fête populaire pendant que plusieurs centaines de manifestants occupent le macadam en réclamant la démission du Premier Ministre, Ariel HENRY. Certes, durant les dimanches pré carnavalesques quelques carnavaliers ont parcouru les rues de la cité sous le rythme musical des bandes à pied et le déguisement en «Madigra ». Mais, les mobilisations violentes qui ont coûté la vie de quatre (4) personnes tuées par balle et plusieurs blessées ont paralysé les trois jours gras dans la cité d’Etzer Vilaire.
Pendant que les rues étaient désertes, sans éclairage partout, sans stand, sans la présence massive de la population, tenant compte qu’une somme a été débloquée, il a fallu que les autorités puissent justifier les dépenses. Selon des gens, elles ont organisé dans le noir une mascarade seulement le lundi 12 février 2024 au bord de la place Dumas tout en remplissant leurs propres comptes au dépend de la masse plongée dans la misère.
Les habitants de la commune attendent avec impartialité le rapport de cette dernière tout en demandant à la Cour Supérieure des Comptes de faire lumière sur ce fond venant de la caisse de l’état.
A rappeler, depuis plus d’une décennie, la ville de Jérémie ne connaît plus le charme d’une ambiance carnavalesque. Le dernier en date est celui de 2007 « Solèy leve » en hommage à l’artiste peintre haïtien Jean Claude TIGA, décédé en décembre 2006.
